Un film bouleversant qui parvient à présenter une vision du futur à la fois cauchemardesque et faussement rassurante.

Dans The Pod Generation, la réalisatrice Sophie Barthes dresse un monde où l’Homme n’aurait plus à se soucier des tracas du quotidien, puisque les IA seraient là pour tout organiser. Cependant, le revers de la médaille est un appauvrissement de l’intelligence émotionnelle, une perte de contact avec la Nature et ce qui en découle.

Tout ce qui semble provenir de l’émotionnelle pure et des liens d’attachement sont rejetés. Nous voyons des gens consommer du factice et également avoir une forme de bonheur déconnecté de l’émotion, c’est-à-dire une simple combinaison chimique à base de dopamine et sérotonine, sans forcément avoir l’affect nécessaire avec. En d’autres termes, un bonheur artificiel similaire à celui procuré par les drogues, où la chute est toujours plus violente.

The Pod Generation est brillamment porté à l’écran par le duo formé d’Emilia Clarke et Chiwetel Ejiofor, deux parents souhaitant que leur fils grandisse tel le Kal-El de Man Of Steel, avec la possibilité d’avoir pleinement son libre arbitre. Entre fascination pour la technologie et le fantasme d’un retour à la Mère Nature, la grossesse de Rachel (Emilia Clarke) ébranlera toutes ses certitudes sur le monde qui l’entoure et sur ses choix de vie.

Il est certes intéressant de croire qu’on puisse vivre une vie déconnectée de tout affect où nous n’aurions rien à penser ou planifier, mais notre dépendance aux technologies peut nous faire régresser.

Quand nous devenons dépendants de l’outil.

Cette dystopie nous met en garde de la dépendance librement consentie aux IA. Être esclave des technologies de l’IA comporte des dangers significatifs. Alors que l’idée d’une vie où tout est automatisé peut sembler attrayante, notre dépendance excessive à ces systèmes peut nous conduire à une régression intellectuelle.

Plutôt que de nous faciliter la vie, les technologies de l’IA doivent être des outils qui nous accompagnent, tout en préservant notre participation active dans des activités telles que la réflexion, la résolution de problèmes et le développement de notre intelligence émotionnelle.

Si nous devenons passifs et déconnectés de ces aspects essentiels de notre humanité, notre évolution en tant qu’individus et en tant que société pourrait en pâtir, compromettant notre capacité à faire face aux défis complexes du monde et du quotidien. On a constaté que de nombreuses personnes n’arrivent plus à faire un raisonnement logique simple, n’arrivent plus à retenir des dates et des numéros de téléphones.

Par ailleurs, l’utilisation excessive de l’IA pour automatiser des tâches rébarbatives ou routinières, bien que pratique, peut également comporter des risques. Ces activités, bien que souvent ennuyeuses, sont essentielles pour entretenir nos compétences cognitives et notre agilité mentale. La répétition de ces actions nous permet de maintenir nos schémas de pensée, de développer notre habileté à résoudre des problèmes, et d’affûter notre créativité.

Si nous déléguons systématiquement ces tâches à l’IA, nous pourrions nous priver de précieuses opportunités d’apprentissage et de croissance personnelle, laissant notre esprit s’atrophier. Ainsi, un équilibre judicieux entre l’automatisation et la participation manuelle dans ces activités est essentiel pour préserver notre vitalité intellectuelle tout en tirant parti des avantages de la technologie de l’IA.

L’intelligence émotionnelle c’est quoi ?

L’intelligence émotionnelle est d’une importance cruciale pour le bien-être individuel et la stabilité d’une société épanouie. Elle représente la capacité à comprendre, gérer et exprimer ses émotions, ainsi qu’à reconnaître et à répondre aux émotions des autres de manière empathique.

Cette aptitude est essentielle car elle favorise des relations interpersonnelles saines et harmonieuses, ce qui est un pilier fondamental de toute société stable. Une population dotée d’une intelligence émotionnelle développée est plus à même de résoudre pacifiquement les conflits, de collaborer efficacement et d’apporter un soutien mutuel en période de crise.

De même, l’intelligence émotionnelle permet de mieux gérer le stress, d’améliorer la prise de décisions éclairées et de favoriser le leadership empathique, des compétences essentielles pour des leaders et des citoyens engagés dans la construction d’une société équilibrée et épanouie. Elle contribue également à la santé mentale et au bien-être individuel en favorisant la résilience émotionnelle, la confiance en soi et l’estime de soi.

L’intelligence émotionnelle n’est pas simplement un atout personnel, mais un ingrédient vital pour le tissu social, la cohésion et l’épanouissement de toute communauté. Dans notre société digitalisée, on constate progressivement une forme de malaise et une baisse de la sollicitation des neurones miroirs, – des cellules nerveuses qui s’activent à la fois lorsque nous effectuons une action et lorsque nous observons quelqu’un d’autre accomplir la même action–. Leur importance dans l’intelligence émotionnelle réside dans leur capacité à nous permettre d’imiter les émotions et les comportements d’autrui, favorisant ainsi l’empathie, la compréhension émotionnelle et la connexion sociale.

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25 octobre 2023 en salle / 1h 51min
Science Fiction, Comédie, Romance
De Sophie Barthes
Avec Emilia Clarke, Chiwetel Ejiofor, Rosalie Craig