Le nouveau film autour L’exorciste devant devenir une suite au premier film propose beaucoup d’éléments intéressants pour les amateurs de théologie comparée ou encore de sciences occultes. Mais contrairement au premier film, ce dernier se focalise presque uniquement sur la possession et la part du rite semble très courte par rapport à l’ensemble du film.
Le manuel des choses à ne pas faire pour ne pas être possédé
Le nouveau film baptisé L’exorciste Dévotion est ce qu’on pourrait dire le parfait manuel des choses à faire pour attirer un mauvais esprit ou le démon. En effet, dès le départ, on sent que ça va mal finir en voyant cette mère se prêter à une cérémonie de bénédiction dans une autre langue que la sienne. De plus, arrive ensuite un ensemble de catastrophe s’abattant sur le couple. Un peu comme un signal mettant en garde le père des suites à venir.

Le film se poursuit en nous plaçant directement dans le milieu de l’adolescence d’Angela, un prénom audacieux, mais qui fait contraste quand nous savons en tant que spectateur ce qui l’attend.
Pour mettre en évidence que le film est une suite directe du premier, on emploie le principe des paires reposant sur des oppositions : deux familles, deux jeunes adolescents, un père dévot et un père ayant perdu la foi. Un peu comme pour défier l’autorité parentale, Katherine, la jeune fille issue d’une famille pieuse, s’amuse à communiquer avec les esprits. On notera la ressemblance frappante de l’actrice Olivia O’Neill avec Linda Blair. Il est courant que les églises ou les manuels dénoncent la pratique de voyance, tirage de tarot, séance de spiritisme afin d’éviter d’attirer le malin chez soi. Ici, les deux adolescents ne vont pas écouter les avertissements et iront se perdre à l’écart pour se livrer à des rituels de magie.
C’est bien dans ce sens que le film plaira davantage aux universitaires et aux amateurs de science occulte qu’aux amateurs de blockbuster d’horreur. Malgré quelques clins d’œil au premier film, le découpage du récit se concentre principalement sur la phase de possession plutôt que sur l’exorcisme. Les premières étapes avant la possession sont décrites de manière convaincante, et l’introduction du lieu et du contexte est soigneusement élaborée. Quant au glissement vers la possession, il utilise un rythme du récit est très rapide. C’est un peu comme si l’on invitait quelqu’un en lui disant : « Faites comme chez vous », mais les événements prennent rapidement une tournure sombre, et à peine a-t-on le temps de cligner des yeux que les deux adolescents entament leur descente aux enfers.

Un film portant sur la possession ou le Malin repose souvent sur des parallèles subtils tirés des écrits sacrés. À cet égard, il est intéressant de noter qu’après avoir disparu pendant trois jours, les jeunes filles reviennent. Une belle analogie avec la mort et le retour du Christ, un motif symbolique fréquemment utilisé dans ce genre de récits.
Cette structure narrative va cependant déplaire aux amateurs de film d’horreur où l’exorcisme dure 70% du film, mais on sent que le réalisateur cherche à retrouver les racines mêmes du combat du mal par l’amour. Il est clair que le réalisateur, David Gordon Green, s’efforce de retourner aux racines profondes du thème du combat du mal par l’amour. Plutôt que de se concentrer exclusivement sur les aspects horrifiques de la possession, « L’Exorciste – Dévotion » semble explorer les dimensions émotionnelles et psychologiques des personnages, mettant en avant le lien familial et l’entraide. Cette approche pourrait offrir une expérience différente, mais tout aussi intense, en équilibrant l’horreur classique avec une réflexion sur la nature humaine et la force de l’amour dans la lutte contre le mal.
De même, il cherche à rappeler l’importance de la communauté, l’importance des symboles et aussi de continuer de croire. Si les gens aiment écouter les histoires qui font peur, c’est pour se rassurer un peu de l’existence du bien et du combat perpétuel entre la lumière et les ténèbres.
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11 octobre 2023 en salle / 1h 51min / Epouvante-horreur
De David Gordon Green
Par Peter Sattler, David Gordon Green
Avec Leslie Odom Jr., Ellen Burstyn, Ann Dowd
Titre original The Exorcist: Believer
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Toutefois, contrairement à l’original, il met l’accent presque exclusivement sur la possession, reléguant le rite d’ exorcisme à un rôle secondaire. Ce choix pourrait décevoir ceux qui appréciaient la tension progressive et l’aspect cérémonial du premier film, mais ravira peut-être ceux qui recherchent une immersion plus directe dans la psyché des personnages possédés
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