Eric Toledano et Olivier Nakache signent un nouveau film criant de vérité et empruntant à la comédie italienne. Le film dévoile le quotidien difficile de personnes confrontées aux mêmes soucis que beaucoup de Français.

Le duo avoue avoir fait beaucoup de recherches de terrain auprès des associations pour éviter de tomber dans une caricature injustifiée où de s’éloigner de la réalité. Et c’est pour cela que le discours sonne juste. Il montre comment nos générations se croisent et comment elles doivent apprendre à communiquer, car l’Être Humain est un pont, pour citer aux prêtes les mots de cette retraitée et veuve expliquant le concept de richesse.

La beauté d’Une année difficile réside dans sa conviction que chacun peu changer malgré ses motivations initiales. Un peu comme les héros du film «Intouchable», chacun démarre une aventure avec des désirs motivés par un besoin, mais on en ressort transformé par la richesse des rencontres permettant de réajuster notre opinion que l’on se fait des autres et surtout celle que l’on se fait de nous-mêmes.

Le film permet une immersion dans le quotidien des militants engagés, il y a plusieurs typologies : ceux présents pour changer les choses, d’autres sont ici pour passer du temps et rencontrer du monde. Et surtout, il y a ceux qui arrivent par hasard et vont s’investir peu à peu en découvrant les codes étranges de ce milieu.

Parler d’un mal de notre génération, l’Éco-anxiété on se sent victime et coupable à la fois :

Notre génération souffre d’un mal insidieux, l’éco-anxiété, qui nous pèse lourdement sur les épaules. Nous nous sentons à la fois victimes et coupables de la crise environnementale qui sévit à l’échelle mondiale. En tant que victimes, nous sommes confrontés à la réalité inquiétante des changements climatiques, de la perte de biodiversité et de la dégradation de notre planète, ce qui génère une anxiété profonde quant à notre avenir. Mais en même temps, nous ressentons la culpabilité de faire partie d’une société qui a largement contribué à cette crise par notre surconsommation, notre gaspillage et notre impact sur l’environnement. Cette dualité entre victime et coupable crée une tension émotionnelle constante, faisant de l’éco-anxiété un fardeau psychologique de notre époque.

Un style et un art de narration :

Le film est aussi empli de cadrages millimétrés sublimant des instants de vie, de doute. C’est un peu ça le cinéma d’Eric Toledano et Olivier Nakache, montrer le quotidien de monsieur tout le monde. Montrer les failles et faiblesse, mais montrer que l’humain malgré ses défauts est apte à de beaux gestes et de changement.

De même, le film est porté par un trio personnages principaux et secondaires efficaces, ainsi qu’une musique poignante. Une année difficile n’est un film pessimiste, mais le désir de retrouver un peu de force et d’apprendre à faire confiance au groupe.

Au cinéma le 18 Octobre 2023 avec l’incroyable Pio Marmai, le surprenant Jonathan Cohen et la merveilleuse Noemie Merlant.

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18 octobre 2023 en salle / 1h 58min / Comédie
De Eric Toledano, Olivier Nakache
Par Eric Toledano, Olivier Nakache
Avec Pio Marmaï, Jonathan Cohen, Mathieu Amalric

Les deux musiques du film apportant quelque chose de poétique et un zeste surréaliste.
Jacques Brel – La valse à mille temps : utilisée dès le début du film pour montrer ces consommateurs déchaînés dan une supermarché au moment du Black Friday.

La reprise de Ne Me Quitte Pas par Yuri Buenaventura vient clôturer le film, permettant de boucler l’histoire sur un ton léger malgré des paroles tristes montrant la mise à nu d’un homme qui quémande à une femme de rester avec lui.