Une suite efficace qui plonge directement le spectateur dans l’action. La mythologie de la Nonne n’a plus rien à prouver, mais elle parvient toujours à surprendre un public avide de sensations fortes.

Anatomie d’un genre en mutation
La franchise Conjuring peut se targuer d’avoir édifié un univers riche et interconnecté. La Nonne revient après 5 ans d’absence sans vraiment nous avoir quittés. Le film rappelle à quel point le Mal est semblable aux bons films : il doit savoir jouer avec nos craintes et nos désirs. En effet, seuls les amateurs de sensations fortes comprendront la fascination existante pour les films d’horreur. Devant ces films inconsciemment ou de manière franche, on se demande comment nous réagirions dans une situation analogue. Notre consœur Taous Merakchi s’est souvent posé cette question et l’a racontée dans le podcast enregistré en public du Bureau des Mystères, relatant son expérience étrange dans une maison éloignée et coupée de tout.
Notre fascination pour l’horreur vient surtout de notre désir de tester notre courage. Un peu comme ce petit garçon qui lance une balle dans les ténèbres pour ensuite ressortir en criant, il est absurde de vouloir à tout prix défier les éléments et les mauvais esprits. Étrangement, le point commun de nombreux films est de mettre en scène des héroïnes qui font généralement des cauchemars. Le but est de jouer sur le conflit cognitif du spectateur qui se questionne sur la part de vrai et fantasmagorique. C’est la non-réponse qui alimente cette frayeur à travers de l’incertitude. Si les films reposent en grande partie sur ce modèle, il est véridique que l’on constate une évolution de la représentation des femmes dans le cinéma d’horreur. Elles ont tendance à briser le stéréotype des petites choses fragiles et en détresse !

La Nonne 2 situe le récit dans plusieurs endroits et peu à peu tout le monde se retrouve dans le même lieu, un peu comme s’il s’agissait de se jeter tête la première dans la gueule du loup. On retrouve également ces petites chipies et ces personnages antipathiques et agaçants, de sorte que lorsqu’elles sont attaquées, nous ressentons une certaine satisfaction tout en murmurant « Bien fait pour toi !».
Finalement, que dire de ce nouveau film ? Il tient ses promesses en termes de frayeurs et de compilation de scènes reprenant les codes du genre. Tout cela fonctionne à merveille ! Même si parfois, on se demande si réduire complètement le récit à une course-poursuite entre le Bien et le Mal n’est pas ennuyeux. N’ayez pas de crainte, si vous êtes amateur de bons films d’horreur, La Nonne 2 respecte parfaitement le cahier des charges !
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13 septembre 2023 en salle / 1h 49min / Epouvante-horreur
De Michael Chaves
Par Ian B. Goldberg, Richard Naing
Avec Taissa Farmiga, Jonas Bloquet, Storm Reid
Titre original The Nun II
Session de rattrapage sur l’univers de « La Nonne : La Malédiction de Sainte Lucie »
Le film La Nonne : La Malédiction de Sainte Lucie s’inscrit comme la suite du succès de 2018, La Nonne, réalisé par Corin Hardy. Avec un budget initial de 22 millions de dollars, le premier volet avait généré un incroyable chiffre d’affaires de 365 millions de dollars à l’échelle mondiale. Cette nouvelle itération se déroule quatre ans après les événements du premier film.

La saga horrifique des films Conjuring continue de prospérer avec cette suite. Elle explore davantage l’histoire de Valak, la nonne démoniaque, introduite dans Conjuring 2 : le cas Enfield. Cette création est le deuxième spin-off de la franchise après Annabelle, qui met en scène la célèbre poupée maléfique.
Le réalisateur Michael Chaves a pris les rênes de cette suite après Corin Hardy. Chaves était déjà un habitué du genre, ayant dirigé La Malédiction de la Dame Blanche et Conjuring 3 : sous l’emprise du diable, qui s’inscrit dans le même univers que La Nonne : La Malédiction de Sainte Lucie. Le hasard a fait que les tournages de « La Nonne » et de « La Malédiction de la Dame Blanche » se sont déroulés simultanément, favorisant ainsi les collaborations entre les acteurs et les équipes techniques.
Tournage réalisé en France
La France a été choisie comme cadre de tournage, après le premier volet tourné en Roumanie. Le Sud de la France, avec ses villes pittoresques telles qu’Aix-en-Provence, Tarascon, Martigues et Marseille, a offert un environnement authentique pour l’intrigue du film. Cette décision a permis de donner une dimension réaliste et une atmosphère unique au film, tout en faisant découvrir des paysages magnifiques.
Les coulisses de la création du costume de la nonne ont également réservé leur lot de péripéties. La chef-costumière, Agnès Béziers, a dû faire face à plusieurs incidents, notamment des pertes de croix, des erreurs de livraison de tissus et des commandes non confirmées. Il ne restait qu’une seule croix pour le costume de la nonne sur le plateau, sans solution de secours en cas de dommage. Pour apaiser les esprits, de la sauge blanche a été brûlée dans l’atelier de costumes, et un bouquet de fleurs jaunes a été offert en signe de respect pour préparer l’atelier à la confection du costume emblématique.
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