Un film troublant où à première vue la question du double est au cœur du film. Pourtant, en regardant de plus près l’intrigue, on se rend compte que le film cherche à poser d’autres questions comme celle de l’acquis et du milieu. Si tout est déjà écrit, alors que reste-t-il de notre libre arbitre ? Comment pouvons-nous être certain d’être la bonne version de nous-même ?
Chacun naît en héritant de certaines caractéristiques acquises, et son environnement contribue à développer certains traits. Mais que se passe-t-il le jour où nous avons la conscience de cela, que l’on peut voir son alter égo parfait avec une vie différente, une femme et un travail différent ?

Le réalisateur cherche sans cesse à semer le doute dans l’esprit du spectateur où on ne sait jamais si c’est réel. Est-ce une hallucination, un rêve ? L’héroïne souffre-t-elle du syndrome de Capgras (Délire d’illusion des sosies de Capgras, les sujets atteints pensent que leurs proches ont été substitués par des sosies ou des doubles maléfiques). Certains éléments insensés peuvent tendre à cette explication, telle cette pluie incessante et la temporalité qui n’a pas de logique. On enchaîne des nuits et des jours sans passer par les phases intermédiaires.
Si ces doubles sont réels, comment expliquer leur existence ? Les examens médicaux ne révèlent aucun lien de parenté entre les deux sosies, pourtant ils sont des copies conformes à 100%, ce qui n’est pas possible dans la réalité, même pour des jumeaux qui ont des différences minimes. Le réalisateur grace à cette anomalie parvient à créer une distorsion de la réalité, où l’on ne sait plus qui est qui et pourquoi les choses se passent ainsi.
Dans le cinéma et dans les croyances populaires, la question du double maléfique a toujours existé. Les hommes ont peur de ce qu’ils ne comprennent pas. Ils ont peur que ces doubles ne les remplacent ou ne leur fassent du mal. Déjà chez les celtes, il existait une légende autour du double maléfique, les changelings ou encore les Doppelgänger chez les germaniques.
Dans Les Ombres Persanes, chacun vivait tranquillement sa vie, mais leur rencontre va tout faire basculer.
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19 juillet 2023 en salle / 1h 47min / Drame
De Mani Haghighi
Par Mani Haghighi, Amir Reza Koohestani
Avec Taraneh Alidoosti, Navid Mohammadzadeh, Esmail Poor-Reza
Titre original Tafrigh
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Une réflexion sur “Les ombres persanes, certaines rencontres n’auraient jamais dû se faire”