Une esthétique visuelle forte avec un scénario très dense où chacun des éléments trouve un écho et se répond de manière symétrique et cohérente. Les différentes citations des autres films apportent un gros moment de nostalgie pour les amoureux de Spidey. On aime la puissance créatrice et l’impact de créer un vrai 360 de l’univers de l’homme Araignée.

Le travail sur la combinaison des différentes périodes du design character est bien mené et arrive à créer un ensemble cohérent. L’effet de tramage des ombres rappelant l’impression des premières bandes dessinées est sublime ! Pour les puristes et techniciens, cette technique s’appelle les Points Benday, cette technique d’impression tramée par lignes de points a été élaborée par Benjamin Henry Day et son fils, permettant l’obtention d’une couleur sans dégradés.

Dans sa dimension plus globale, SPIDER-MAN : ACROSS THE SPIDER-VERSE (et son premier volet) surfe sur le courant cyber-punk. En regardant de plus près, on peut aussi y trouver un peu du style popularisé par le dessinateur Chinois Benjamin (ZHANG BIN LIN), connu en France pour ses illustrations du premier clip de Jena Lee. Ce genre est à mi-chemin entre hyper-réaliste et la mise en avant des sentiments intérieurs de ses personnages. L’auteur a baptisé son style du terme couleurs vraies » (true colors). Ce terme ne désigne aucunement une représentation photoréaliste du monde, mais plutôt une recherche d’ambiance et de communication de la vie intérieure de ses personnages.

Et l’histoire dans tout ça ?

On a apprécié de pouvoir suivre la vie Gwen Stacy (Terre-65) un personnage souvent mis au second plan. L’intérêt de ce film est de créer une théorie solide des multivers, comment ils fonctionnent et pourquoi leurs rouages sont si complexes. Dans chacun des univers, il existe un Spider-man venant d’un pays différents, que ce soit la France, l’Inde, le Royaume-Uni. Le storyboarder du film, Octavio E. Rodriguez, déclare : « Nous avons cherché à nous montrer le plus authentique possible dans la représentation des personnages et des décors. Nous découvrons le monde parallèle de tous les autres Spider-héros en Inde, en Angleterre et ailleurs.».

Chacun des personnages est investi d’une mission et a son intérêt, son impact dans son monde. Peut-on parler ici d’une sorte d’effet papillon ? Oui, il trouve même son sens si on réfléchit bien et si ce grand tout est un méta-univers, notre libre arbitre est-il encore une option valable ? Puisque tout est déjà écrit de là où tout est régi ! (pour ne pas citer Pleymo et leur single Divine excuse)
Ce Spider-Man cherche surtout à remettre en question tout cela, et ce, pour le meilleur et pour le pire… Principalement le meilleur, car le multivers n’a pas de fin !

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31 mai 2023 en salle / 2h 20min / Animation, Action, Fantastique, Aventure
De Joaquim Dos Santos, Kemp Powers, Justin Thompson
Par Phil Lord, Christopher Miller
Avec Stéphane Bak, Shameik Moore, Shirine Boutella
Titre original Spider-Man: Across The Spider-Verse