Beaucoup de monde diront que le roman est incroyable et riche en émotions, mais le film n’a pas trouvé comment traduire toutes les images et tous les sentiments que nous livre l’auteur dans son oeuvre. Ici, il n’y a pas assez de pathos, nous sommes presque dans de l’anthropologie, mais avec tellement de distance avec le sujet que l’on perd un peu de cette magie que l’on peut trouver dans les documentaires ou en général dans la fiction.
Les acteurs sont excellents, la réalisation est soignée, mais nous n’avons pas cette chose qui nous bouleverse, car le dosage entre la petite histoire et la grande Histoire est tellement fait avec parcimonie, qu’on reste à côté du sujet.

Le réalisateur tente pourtant de nous montrer ce génocide à la hauteur du regard d’un petit garçon, mais quand il parle de la rupture des deux parents, on sent vraiment qu’il hésite à développer le côté dramatique, on ressent la déchirure dans l’âme du petit garçon qui se retrouve séparer de sa mère, mais également séparer de sa culture et d’un pays. Le dramatique n’est pas montré à l’écran, on nous offre à la place des personnages malades, des personnages absents et quelque exécutions filmées à la manière d’un rite initiatique, où le petit héros doit choisir son camp. Dans cette guerre où les enfants jouent au guerrier avant que la vraie guerre éclate, il y a un côté barbare, un côté primitif comme si le mal était déjà ancré en eux. Il ne le choisit pas réellement son camp, il choisit de survivre. Hélas cet angle de la survie n’est pas suffisamment exploité.
Ce film parle du plus grand génocide en sol africain, mais le regard de cet enfant qui ne comprend pas tout, semble embrouillé et c’est en cela que le parti pris que le réalisateur a choisi de développé et de communiqué est réussit! Le spectateur sort de la salle avec un esprit embrouillé, la seule chose qu’il arrive à formuler est cette question «Pourquoi?», cette même question que le héros se pose tout au long du film.

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Une réflexion sur “Petit Pays | Flash critique”