On pensait avoir tout vu, tout bu, tout saigné du mythe vampirique, et pourtant… Luc Besson arrive, en cape noire et gants de velours, pour poser ses crocs dans le légendaire Dracula. La bande-annonce dévoilée début juin 2025 donne le ton : une fresque sombre, baroque, romantique, dans laquelle l’éternité n’est pas une gloire, mais une damnation. À l’image de son héros, le film s’annonce tourmenté, entre grands sentiments et malédiction cruelle. Le cinéaste s’éloigne des poncifs horrifiques pour embrasser le gothique dans ce qu’il a de plus opératique : un amour perdu, un deuil sans fin, une errance majestueuse… et peut-être, une rédemption.
Luc Besson : un pari visuel et narratif de grande ampleur
Avec Dracula, Luc Besson ne revient pas. Il surgit. Après les confidences intimistes de June and John et les fêlures violentes de Dogman, le cinéaste se mesure à un mythe absolu. Et comme souvent chez lui, il ne fait pas les choses à moitié : budget de 45 millions d’euros, décors somptueux, casting international et ambition démesurée. Il ne s’agit pas ici de moderniser Dracula, mais de lui rendre sa profondeur tragique, son pouvoir hypnotique, et ce vertige qu’il inspire depuis Bram Stoker. Le réalisateur retrouve Caleb Landry Jones, acteur fétiche à la douleur palpable, pour incarner un prince devenu monstre par amour. À ses côtés, Zoë Bleu, Christoph Waltz, Matilda De Angelis, dans une Europe déchirée entre guerre, foi et passions. Le pari est risqué, mais s’il réussit, Dracula pourrait bien devenir le film français de l’année — celui qui prouve qu’on peut rêver grand, même à l’ombre des crocs.
Ce que montre la bande-annonce : grandeur, douleur et beauté damnée
Dès les premiers plans, la bande-annonce installe une atmosphère feutrée, presque vénéneuse. Le sang y coule moins que la tristesse, et la pénombre est éclairée non par la peur, mais par le souvenir d’un amour tragiquement arraché. Caleb Landry Jones, visage blafard et regard hanté, incarne un Dracula rongé par le passé. La narration suit l’onde de choc d’un deuil impossible, celle de la perte de l’épouse aimée au XVe siècle — un amour qui défie le temps, jusqu’à ce qu’un visage semblable, celui de Zoë Bleu, le réveille des siècles d’errance.
Luc Besson mise sur une esthétique grandiose : costumes d’époque, lumière rasante, architectures gothiques et forêts spectrales, chaque plan évoque un tableau où se mêlent douleur et majesté. Le clin d’œil à Coppola est manifeste — sans pastiche — et s’enrichit d’une volonté de souligner l’intériorité du monstre. Le film semble vouloir raconter un Dracula plus introspectif, presque mystique. Un homme brisé plus qu’un vampire sanguinaire. Un roi déchu dont la quête n’est pas la conquête, mais la réconciliation avec l’humain qu’il fut.
La musique de Danny Elfman accompagne cette traversée du temps comme une plainte opératique. Les batailles et les cavalcades ne sont jamais gratuites, toujours au service d’un destin tragique. Christoph Waltz en prêtre, antagoniste moral plus que chasseur, promet des confrontations verbales intenses. Et Matilda De Angelis, en Maria, complète ce chœur de personnages entre passion et foi, raison et obsession. L’amour, ici, n’est pas une échappatoire, mais un fardeau. Et l’éternité ? Une punition. La bande-annonce annonce un drame romantique en habits de film fantastique — ou peut-être l’inverse — mais c’est bien le cœur brisé de Dracula qui semble battre au centre.
Avec cette bande-annonce, Luc Besson rappelle qu’il sait filmer la fureur comme la tendresse, le spectaculaire comme le silence. Dracula n’a jamais été aussi humain, aussi blessé, aussi élégant. Entre malédiction et espoir, cette relecture du mythe s’annonce comme une fresque où le cœur bat plus fort que les crocs ne mordent. Rendez-vous le 30 juillet 2025 pour découvrir si cette œuvre funèbre et lyrique tiendra ses promesses. Une chose est sûre : Luc Besson a osé. Et cela, déjà, mérite qu’on s’y attarde.
Ce que la bande-annonce laisse encore entrevoir…
Certains éléments glissés dans les premières images méritent un éclairage particulier. D’abord, si l’esthétique du film évoque fortement le Dracula de Francis Ford Coppola, Luc Besson ne revendique à ce jour aucune filiation. Un silence révélateur, qui laisse planer l’idée d’un hommage discret, sans copier-coller visuel. Ensuite, parmi les visages qui défilent, le personnage de Maria (interprété par Matilda De Angelis) semble occuper un rôle crucial, mais encore mystérieux : amante, rivale ou guide spirituelle ? La bande-annonce garde le flou, pour mieux nourrir l’intrigue.
Autre absence remarquée : Guillaume de Tonquédec et Ewens Abid, pourtant annoncés au casting, ne sont pas mis en avant dans les extraits dévoilés. S’agira-t-il de rôles secondaires ou de surprises scénaristiques ? Le suspense reste entier. Enfin, cette relecture du mythe s’ancre dans une Europe de guerre, de foi et d’exil, que Besson survole pour l’instant, mais qui pourrait devenir un cadre aussi symbolique que narratif. Le lien entre la fresque intime et les soubresauts de l’Histoire mérite d’être suivi de près.
Dernier détail révélateur : après le très confidentiel June and John, tourné en pleine pandémie, ce retour en force à grand budget marque un tournant dans la carrière de Besson. Un passage de l’intime au monumental, de l’ombre à la pleine lumière. Il ne revient pas seulement au cinéma, il le revendique.
Dracula by Luc Besson — A Gothic Resurrection of the Vampire Myth
Dracula by Luc Besson — A Gothic Resurrection of the Vampire Myth
Luc Besson surprises once again with Dracula, a grand, romantic, and tragic reimagining of the legendary vampire. Far from the clichés of horror, the film, teased in a breathtaking trailer released in June 2025, presents Dracula not as a bloodthirsty monster, but as a broken man haunted by love, grief, and eternal exile. Besson reunites with Caleb Landry Jones in the title role, bringing a tormented intensity to this dark prince. With a cast including Zoë Bleu, Christoph Waltz, and Matilda De Angelis, and a score by Danny Elfman, the film promises a visually sumptuous and emotionally devastating experience.
Set in a war-torn, spiritually fractured Europe, Dracula blends baroque aesthetics, operatic sadness, and gothic grandeur. This is not merely a return to Bram Stoker’s tale, but a profound meditation on immortality, memory, and redemption. Besson dares to dream big — 45 million euros big — and if the film lives up to its trailer, it might be the most ambitious French film of the year. A vampire epic where the real horror lies not in blood, but in heartbreak.
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