La Tour, sombre et dangereuse


La tour de Guillaume Nicloux : un film sombre et angoissant doté d’une forte esthétique ! On reste bouche bée devant le jeu des comédiens et l’atmosphère captivante du film signée du directeur de la photographie CHRISTOPHE OFFENSTEIN.

Le réalisateur Guillaume Nicloux plonge une tour dans une ambiance apocalyptique où dehors c’est le néant et on ne sait pas comment s’en sortir. À mesure de la diminution de leur humanité, le néant grossit dans la tour en se nourrissant de la noirceur abyssale de l’Homme.
Depuis une décennie, la France et la francophonie osent aller vers des genres de niches, délaissant la comédie et en mettant en avant la peur, la frayeur et le fantastique. Même la science-fiction commence peu à peu à avoir le droit d’exister, le comble pour le pays du créateur de La planète des Singes et de Ravage (René Barjavel).

Guillaume arrive à transcrire dans sa mise en scène cette tension, cette angoisse qui grimpe via les vibrations, les bruitages et aussi une photographie sombre et des cadrages très serrés.
Il joue énormément avec le hors champs, on a peur de ce qu’on ne voit pas et ce que l’on ne peut apercevoir. Le néant est l’ennemi parfait, car on ne peut pas le discerner ni le contempler. Un peu comme dans les contes pour enfants où l’on joue à se faire peur, ici l’obscurité grandissante apporte du sens à la plus grande peur de l’humanité : l’incertitude et le vide.
L’idée du scénario est née durant le confinement, quand l’Homme était enfermé chez lui à ne jamais savoir de quoi sera fait demain. «De façon totalement instinctive, j’ai puisé dans l’appréhension de l’enfermement et la résurgence d’une peur infantile, celle du noir total» explique Guillaume en interview.

Le casting est excellent et nous passons un long moment d’inquiétude en se demandant comment les protagonistes pourront s’en sortir. Un peu comme dans la Peste de Camus, les valeurs morales ne tiennent pas très longtemps et les rôles s’inversent. Il n’y a plus de bien ou de mal, juste une forme d’animalité avec comme obsession la survie. L’argent perd de sa valeur, les animaux deviennent des biens vitaux. Chacun des habitants doit se rallier à un groupe pour ne pas risquer d’être capturé.

Beaucoup de scènes peuvent heurter la sensibilité des jeunes spectateurs. On vous déconseille d’y aller avec des enfants.

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Note : 5 sur 5.

8 février 2023 en salle / 1h 29min / DrameFantastiqueEpouvante-horreur
De Guillaume Nicloux
Par Guillaume Nicloux
Avec Angèle MacHatikAhmed Abdel Laoui

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